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Spéléo, Nature et Canyon

Les aventures humoristiques du SNEC, pour en savoir plus sur nos activités de spéléologie, canyoning et autres dans les Pyrénées et ailleurs!

petites biches, pompiers et monstres

C’était il y a un moment maintenant, on va pas se mentir… Mais que voulez-vous, les articles, je les fais maturer dans mes fûts de bois de merisier interne. J’appelle ça la boîte crânienne.

 

En ce magnifique samedi matin ensoleillé (c’est absolument faux), nous nous sommes retrouvés à six sur le parking de l’autoroute.

Le parking est situé près du péage, sur la droite. Il ne faut pas se tromper. Il est rempli de voitures, ces élégantes machines de diverses couleurs aux reflets métallisés qui nous permettent de voyager gaiement de villes en villes, au gré des paysages et vents, suivant le chemin bitu… ok j’arrête de me prendre pour un Zola de pacotille et les descriptions de cinquante pages sur un truc absolument inintéressant. En gros on fait « rdv à Ibos à 9h30 ». En gros, il y avait des gens qui étaient en retard. En gros on a fermé nos gueules (encore une fakenews) parce qu’on a beaucoup de respect pour notre président snecois (ça c’est vrai).

Les joyeux petits snecois de ce jour : Mathilde, Mélissa, Hugo, Laurent, Geneviève et votre dévouée Juliette.

 

Comme ça fait longtemps qu’on y est pas allé, nous avons opté pour un aller retour à Espiaube-Bujoluc (un autre trou de la Mecque spéléologique Hautes-Pyrénéennes).

Nous nous changeons au parking et découvrons avec horreur que nous avons deux faux chasseurs dans le groupe (voir photos ci-dessous). Comme nous sommes des petites biches effarouchées et qu’on est un peu lourd (on n’a pas arrêté de bouffer depuis Ibos), nous les suivons anxieusement sur le chemin qui mène à l’entrée du trou (littéralement). 

 

Ce couvre-chef est en peau de biche, je les vends sur ma boutique Etsy

 

Je vous jure, sur le chemin, quand je me suis arrêtée pour la x-ième fois (ça mooooonte) reprendre mon souffle (hein qu’elle est mal placée la parenthèse d’avant ?), j’ai vu du sang par terre. Les chasseurs n’ont pas moufté et au final on ne sait pas à qui il appartenait. Mais ma biche intérieure s’est rebellée et voulait suivre les traces. Genre je suis trappeuse dans « les derniers Alaskiens » sur RMC découverte. Mais A) y a pas de neige ; B) je ne sais pas ce que je ferais d’un cadavre, surtout que j’aime pas le pâté ; C) je suis une biche.

 

On va pas se mentir, le temps est moche comme tout, mais franchement, c’est super beau autours de nous la forêt. Un peu de brume et ça fait Blaire Witch (j’ai pensé faire un atelier construction poupées vaudou en brindilles, mais ça sera pour une prochaine fois).

 

Vu la grimace, Hugo crachouille sur la corde #pascovidfree

 

Hugo équipe et on tente de communiquer pour savoir où on doit se mettre et comment faire passer Mélissa, qui préfère être accompagnée au fractio. On aurait pu le faire avant, on a commencé d’ailleurs, mais c’est toujours préférable de se préoccuper des choses importantes quand on doit crier 20 m l’un au dessus de l’autre. Plus c’est compliqué, mieux c’est ! On finit par y arriver, et comme à chaque fois, je me dis qu’on est quand même plus fort dans la galère.

 

L’entrée du puits est très étroite, dire que la dernière fois que je suis passée par là, j’étais dans une civière pour un exercice secours. Beh vous savez quoi ? Je le referai pas. Le fait que je sois pas restée coincée la dernière fois demeure un mystère pour moi…

 

On atteint la vire de fin de puits et après, balade dans les galeries. Au final, on décide d’équiper tous les ressauts et désescalades, les cordes d’intervention y passent.

On mange un bout (oui, encore, only god can judges us) après qu’Hugo et moi ayons été voir si la trémie de sortie (en traversée) était toujours bien debout. Elle l’est encore, un mystère de plus.

On fait demi-tour et au pied des puits, Mélissa et moi attendons que le groupe de Fifye descende. On papote sans manger. Surement dû au fait que la bouffe est déjà remontée. L’ascension se fait rapidement, on a mal aux cuisses, mais on est content (alors on vomit). 

Retour aux voitures, goûter avec du thé et au revoir. Il fait froid, on va pas se mentir.

 

Tableau de composition

 

 

 

Avec mes parents (papa Laurent et maman Geneviève), on pensait qu’on pouvait se reposer et prendre les douches, mais Bubu m’appelle. Nous sommes en alerte suite à l’accident d’un spéléo au dessus de Bagnères. On prend le matériel et on remplit la voiture avec toutes les affaires dont on pourrait avoir besoin et on repart.

 

Le truc, c’est que le lendemain, je suis sensée aller sous terre avec d’autres membres du club et sur le coup, je me dis que ça se fera pas, donc je préviens Hugo, qui se met en pré-alerte. 

Pour finir, nous ne sommes mobilisés qu’en surface et l’évacuation du blessé se fait rapidement par les pompiers. Je suis démobilisée tôt, je pourrais aller sous terre demain.

Dis comme ça, ça parait insensible, l’autre qui s’en fout du mec accidenté et qui pense qu’à sa petite sortie du lendemain. Mais ça n’est pas le cas. C’est mon premier vrai secours, je me suis mise en condition psychologique pour aller sous terre et faire mon boulot. Penser au lendemain m’occupe l’esprit en attendant de savoir ce qu’on va me demander de faire. Donc quand, finalement, je suis démobilisée sans avoir rien fait, j’ai ma sortie prête en tête et surtout, j’ai ce regain d’énergie qui ne retombera pas. Mais surtout, le besoin d’aller sous terre et que tout se passe bien.

 

 

 

C’est pour ça que le lendemain, je retrouve Christophe, Mélissa (la nouvelle, une p’tit jeune qui ne sait pas qu’elle est tombée dans un traquenard) à St Pé pour qu’on aille faire ensemble Coumates et une petite partie de la Bouhadère. Sur le parking, on retrouve Hugo, Gabriel, Gaëlle et Enora, qui eux, vont aller faire le Shatzi.

 

Christophe, Mélissa et moi nous récupérons le matériel et nous partons vers le parking et nous nous changeons. Nous décidons de manger quand nous aurons tout fait. C’est un groupe qui déconne pas avec la bouffe comme hier. Ils sont nouveaux, ils apprendront héhé.

 

Je savais bien pourquoi j’avais pas refait les Coumates depuis 10 ans. Les PUTAIN de grosses araignées de leur race maudite qu’il y a à l’entrée. Rien que d’y penser, j’ai des frissons. Mais du coup j’avais oublié que c’était vraiment pas mal après les monstres. Il y a quelques beaux volumes. On touche ce que je pense être le point bas de la grotte et on fait demi tour. 

 

Comme nous sommes toujours en forme, nous validons la suite de notre visite du sentier karstique et nous partons plus bas, vers la Bouhadère. Ma grotte préférée de la Terre comme certains d’entre vous le savent déjà. 

 

Tout le long de la marche d’approche, je fais un spitch pour enrôler Mélissa dans l’armée de la CoJ. Le futur nous dira si ça a fonctionné. C’est tellement bien rodé comme discours que ça dure pile le temps qu’on arrive à l’entrée de la grotte. 

 

Christophe et Mélissa ne connaissent que l’entrée, donc très vite ils découvrent d’autres volumes que ceux des Coumates. Au début, je ne voulais pas utiliser de cordes et ne faire que le tour par l’escalade en fixe, mais force est de constater que le ressaut qu’on fait normalement en descente dans la faille, beh en montée c’est une autre paire de manches. Il me manque des muscles, je vois pas ce que ça pourrait être d’autre. On dirait un cartoon… Je monte d’un mètre cinquante avant de glisser inexorablement sur le ventre comme un phoque ivre. Je suis bien d’accord pour dire que le ridicule ne tue pas, mais ça fait bobo à mon égo. Donc, j’installe la corde. Aïe.

 

Christophe et Mélissa sont encore plus contents, ils n’ont jamais mis de descendeur et ne sont jamais descendus sur corde en spéléo. Je les assure par le haut et on continue. Christophe comprend l’essence de la spéléo dans le passage d’une étroiture avec une flaque en plein milieu. Je suis mouillée, Mélissa aussi, mais moins, mais Christophe ne veut pas. Il y a un passage avec une petite escalade chiante, comme tout est lisse et qu'il n’y a pas de prise. Mais, l’eau, il ne veut pas finir dedans. Et je vous jure, j’aurais parié qu’il n’arriverait pas à monter sans quelqu’un pour l’aider (et vu que je ferais pas demi-tour…). Beh si. Il l’a fait ce con (pardon Christophe, c’est affectueux). 

 

La principale raison pour laquelle je ne voulais pas passer par là, c’est qu’il y a un ressaut qui me file des sueurs froides. C’est pas grand chose, juste deux mètres, mais depuis que je me suis cassé la gueule il y a quelques années et que j’ai failli y perdre mon dos, cet obstacle je le redoute. Donc, je sur-sécurise en installant une corde. Que je sais que je vais devoir enlever avant mon passage. C’est dans ce genre de moment que tu comprends le mot “confiance”. Je vais devoir être parée par Mélissa et Christophe, débutants, que je connais depuis… 2h30. Je fais pas la fière, j’avoue. Mais bon, j’ai encore mon dos, je suis pas tombée, MERCI Christophe et Mélissa :D

La suite de la grotte, vous la connaissez je suppose, sinon, je vous invite à y aller (sans moi), il y en a qui disent qu’elle vaut le détour et qu’elle est belle (les fous).

 

Nous émergeons de notre trou en début d'après-midi, le temps d’une bière, d’un morceau à manger et du nettoyage du matos, il est temps pour moi de rentrer chez mes pruneaux.

 

"Je suis pas mouillé, haha!" "Mois si, haha!" "on s'en fiche, souris"

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